jeudi 25 avril 2013

Brune Platine


J'ai un aveu à vous faire, quand je vois le nom de Lisa Mandel sur un album, je l'achète les yeux fermés. Je flânais dans une librairie à 100km de chez moi (comme tu le vois lecteur chéri, je vis de formidables aventures), 30 minutes avant la fermeture, reposant tout ce que je touche (et je tripote pas mal en librairie, crois-moi) car anémie de ma carte bleue, chute dangereuse de piles de livres à la maison, tu connais la chanson. Et là, ô stupeur, ô couverture magnifique, ô il est déjà sorti; je suis immédiatement attirée par Brune Platine. Dernier de sa pile, aussitôt attrapé, le libraire amusé qui zieute vers moi pour voir pourquoi il a un trou sur son étal 5 minutes avant de baisser son rideau métallique, je rentre chez moi avec mes nouvelles copines.

Brune et Platine sont deux détectives privées proprio de leur agence d'"Enquêtes en tout genre", bureau jouxtant leur appartement. Lorsque Claire Gayrault fait appel à elles, c'est en peignoir de bain rose et le cigarette au bec que la gironde et blonde Platine la reçoit. Brune traîne encore au lit, alanguie auprès de deux jeunes femmes nues que recouvrent seulement les premiers rayons du soleil... Claire désire retrouver son père, qui a quitté le domicile conjugal quand elle avait quatre ans. Platine s'interroge, pourquoi maintenant, après toutes ces années? La jeune femme dévoile alors sa cicatrice au cou, plaie enfantine devenue un étrange stigmate qui s'est remis à saigner sans raison apparente, et qu'elle pense être lié à son père disparu. Brune, qui lit dans l'âme des femmes, refuse l'affaire. C'était sans compter sur la belle somme d'argent que propose Claire, qui finira par convaincre Platine... et par conséquent sa partenaire. Après quelques recherches, Brune embarque pour l'Herzéguie, au paysage familier des Balkans, pour retrouver la trace de Jean-Paul Gayrault. Tout s'annonce bien pour les détectives comme pour leur cliente, mais tout le monde sait que les plus belles histoires ne sont que des façades destinées à cacher les plus noirs secrets...

Le lecteur se prend au jeu de ces professionnelles particulières et attachantes. Beaucoup d'humour dans cette histoire, surtout en présence de la plantureuse Platine, amicale et exubérante. Brune, plus introvertie et taciturne, est une femme intelligente qui se dévoile au fil des planches, offrant tour à tour de délicieux moments d'érotisme et de troublantes scènes créant un suspense insoutenable... Cet album est donc une très belle surprise, fruit de la collaboration entre Lisa Mandel au scénario, et Marion Mousse au dessin. Paru dans la collection KSTR chez Casterman, il est le premier volet d'un diptyque prometteur. Lisa Mandel a écrit un polar violent, dont on attend la suite avec impatience. Marion Mousse est un artiste que j'apprécie beaucoup, que j'avais découvert dans Les Autres Gens de Thomas Cadène. Il nous charme avec son trait fin, léger, qui devient peu à peu sombre et inquiétant, à l'image des cauchemars et des dangers qui attendent nos héroïnes. Le lecteur est vite happé par cette affaire, en apparence banale, mais qui s'avérera bien plus périlleuse que prévue. Les deux premières planches de l'album annoncent d'ailleurs la couleur... Il ne faut jamais se fier aux apparences, aussi douces soient-elles!




2 commentaires:

  1. Ce n' est pas à lire les yeux fermés! J' n étais sûre que ton sang était plus noir que le nôtre, je parie que celui de la Rouge est plus rouge, en tout cas , c' est pas du sang de navet tout ça!

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    1. Ah oui, le mien est indubitablement noir polar! Et si le sang de La Rouge est plus rouge, de quel couleur est le tien?

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