samedi 26 janvier 2013

Friskoz Invaderz!


      Ce livre est un coup de béquille dans les dents, une soirée alcoolisée entre potes, un film B déjanté; bref, un album réalisé par un duo talentueux, composé de Le Double au scénar et de Niro au dessin. Paru chez Indeez dans la collection Urban le 3 janvier, ce premier tome issu du Black Sheep Studio est une histoire cinglée qui roule à tombeau ouvert vers l'horreur et le gore, tout en restant hilarante.


      2012. Les médias couvrent l’évènement le plus important de l'histoire de l'humanité: la Terre se détraque, des vents violents emportent tout sur leur passage, déracinant végétations et constructions urbaines, pendant que les eaux montent dangereusement et engloutissent la carte du monde connu. 90% du globe est immergé. Pas de pitié ni de temps mort, nous ne sommes pas dans un film de Roland Emmerich, en deux pages c'est plié.


      2016. L'accueillante cité de Friskoz est devenue une forteresse inviolable, un des seuls endroits qui n'a pas subi les violents déferlements des vagues puisqu'elle avait été construite à 2250 mètres d'altitude. Mais ça, c'était avant de devenir une île prise d'assaut par des survivants à l'agonie, désireux d'y trouver un peu de répit et un reste de vie. Les rares rescapés qui ont échappé aux mines redoublent de prudence, mais c'est sans compter sur les Patrol Boyz, milice d'abrutis consanguins qui font respecter la loi de Friskoz à coups de batte dans la gueule, veillant ainsi à ce qu'aucun étranger n'intègre l'île. Pourtant un homme surgit de l'ombre pour empêcher ce nouveau carnage, il s'agit de Nic Loomis, l'ex-flic devenu "l'enquêteur sur béquilles". Bien que n'étant pas baraqué comme Superman ni équipé comme Batman, il manie ses béquilles comme une arme de poing redoutable et sait se faire entendre. La grande classe.



      Le quotidien de Loomis est loin d'être idyllique; ce paradis pour les étrangers est un enfer pour les insulaires, un ghetto crasseux et violent où l'on se bat pour survivre. Lui-même se retrouve trop souvent mis en danger, ses détracteurs ayant tendance à le sous-estimer à cause de son infirmité. Obligé d'accepter des petites affaires pour survivre, il survit sur l'île comme les autres, sauf que son intelligence le rend lucide sur le destin de cette société apocalyptique, qui fait même revenir à la mode ce terrible fléau qu'est la coupe mulet... Son parcours l’amènera à retrouver et rencontrer des personnages soit méchamment caricaturaux tel que le maire de Friskoz Bill McClure; soit terriblement attachants comme Ted, du groupe "Vomit Corpse", ou Battling Joe, le patron de bar. Et que dire de Mlle Poops... Pour aggraver la situation déjà oppressante, le passé de Loomis refait surface avec l'apparition du personnage au pire nom du monde de la BD; vous m'en direz des nouvelles!



















      Ce scénario est complètement barré, ce premier tome sert surtout d'intro à cet univers sans pitié, où l'on croise beaucoup de références à la culture horrifique et où on ressent l'influence des films de série B voire Z! Loomis est à coup sûr un hommage au Docteur Loomis des films Halloween; le lieutenant Bronstwood est surnommé "Scarface"; le groupe de Ted est une allusion à "Corpse Vomit", groupe de death metal danois... Quoiqu'il en soit, le tome se finit sur un cliffhanger de folie; nul doute que je vais me ruer sur le tome 2!
Pour finir en beauté, précisons que le dessin de Niro est vraiment terrible, on voit que le dessinateur s'est fait plaisir à illustrer cette histoire détraquée. On retrouve un peu tous les styles dans les gueules des personnages, et l'humour est présent à chaque page, même dans les moments critiques. Il suffit de voir les pubs qu'il colle sur les murs des bâtiments, comme des clins d'oeil au lecteur, qui prend plaisir à les dénicher.
Cet album est aussi un beau boulot d'édition: qualité de la couverture et du papier, couleurs et maquette de l'album; Indeez ne se fout pas de ses lecteurs. Le tome 2 paraîtra cette année.

Bonus ivre: en fin d'album, on retrouve des affiches Friskoz, une carte de l'île influence GTA, les pubs parodiques que l'on pouvait voir dans les rues de la cité, des recherches et crayonnés, ainsi que des fan-arts.

Méga bonus ivre: Comme l'équipe d'Indeez est fantastique, mon exemplaire a eu l'honneur d'avoir une superbe dédicace de Niro...


Ah, et si vous n'avez pas vu la vidéo-trailer, c'est le moment!


5 commentaires:

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    1. C'est bon, j'ai mis le tampon "APPROUVE"! ;)
      J'adhère, j'adore; je vous le recommande!!

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  2. Je découvre, j'aime le style de dessin et les références que tu cites. Merci

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    1. N'hésite pas à revenir dire ce que tu en as pensé!

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